Quelles leçons retenir après la rencontre entre les présidents Ouattara et Thiam?

Nous avons assisté à une belle leçon politique en Côte d’Ivoire hier lundi 11 mars au palais présidentiel d’Abidjan. La rencontre entre les deux grands poids politiques de ce pays. Il s’agit des présidents Ouattara et Thiam et la montagne n’a pas accouché d’une souris.

Avant cette rencontre, qu’est-ce qu’on n’a pas entendu? Tantôt, M. Thiam va vendre sa carrière, tantôt, c’est le président Ouattara qui a peur de son jeune frère, mais à la fin, tout s’est bien passé et nous allons donner notre avis de critique et d’observateur libre.

M. Thiam n’était pas obligé d’aller à cette rencontre avec son secrétaire général Dr Emmou Sylvestre. Ce n’était pas un bal populaire, ou une rencontre populaire ou un meeting, mais une rencontre solennelle au sommet de l’état ivoirien. Nous avons observé deux pupitres identiques avec l’armoirie ivoirienne et chacun a parlé à l’autre à cœur ouvert. Quand on se connait, peu importe les divergences de vue, on y met la politesse et la manière. Ils l’ont aussi fait.

Les mots ont été choisis de part et d’autre pour montrer la maturité politique et ils l’ont prouvé aussi. Ils se sont bien compris car tous les deux des Houphouëtistes, ils ne s’en sont pas cachés. Ils ont montré leur amour pour leur pays et désormais, plus de morts dans une élection pour préserver l’image de ce pays que le président Ouattara a su hisser, surtout à l’organisation de la CAN.

Comme si le président Ouattara indiquait à la face des ivoiriens que son jeune frère Thiam sera son successeur et non son dauphin, il affichait une fierté à ses côtés. On voyait aussi M. Thiam donné de l’assurance à poursuivre l’aventure sans crainte.

Pour tous ceux qui semblent douter de la maturité politique de M. Thiam qu’ils revoient leur copie, car pour ce qu’il nous a donnés d’entendre et de voir, l’homme est prêt à assumer des hautes fonctions comme la fonction de président de la république.

Au cours de cette rencontre qui a été suivie comme si les ivoiriens étaient en train de suivre une passation de charges, les deux ont fait montre de s’apprêter à cela. Ils ont parlé de paix, de démocratie, cela n’est pas tombé dans les oreilles de sourds et on les prendrait aux mots au moment venu.

Pour ce qui concerne les conditions idoines pour les obsèques du président Bédié, à les entendre, les choses se passeront bien et il ira rejoindre l’au-delà avec tous les grands honneurs. 

La suite de l’aventure nous situera de leur sincérité ou mauvaise foi, mais les ivoiriens ne sont plus dupes, ils se sont laissés aller dans des conflits, ils ne voudraient plus revivre les mêmes drames. Les Hommes passent et le pays reste et demeure l’habitat de la continuité et l’état est un continuum.

                        Joël  ETTIEN  

      Directeur de publication : businessactuality.com